Spring: une électrique simple mais économique
Sur la papier, la Spring a de quoi séduire. Car à l’heure actuelle, l’offre la moins chère du secteur automobile, c’est la Twingo Electric affichée à 15 586 € déduction faite du bonus écologique. Alors forcément, quand Dacia arrive avec une offre à 12 403 € (toujours avec le bonus écologique déduit), qui plus est, avec une autonomie supérieure, on ne peut pas rester insensible. Mais pour atteindre ce prix, il a bien fallu faire des concessions, il n’y a pas de mystère. Reste à savoir, si les clients seront prêts à faire les mêmes au moment (ou après) de passer commande.
La base uniquement -ou presque- pour la Dacia Spring
La Dacia Spring est un véhicule du segment A de 3,734 m de long (soit 14 cm de plus qu’une Twingo mais 32 cm de moins qu’une Clio) conçu en France au Technocentre mais initialement commercialisée en Chine. Elle y est d'ailleurs produite, même pour les versions destinées à l’Europe.
Bien qu’assez pimpante à l’extérieur avec notamment ses rails de toit et les petites décorations qui seront présentes sur la version finale destinée au public (notre version était une pré-série), cette Spring (qui n’arrivera en France qu’à… l’automne) accueille ses passagers avec une relative rudesse et avec une grande simplicité. Ici, pas de chichi. Alors que la Sandero a propulsé Dacia dans un autre monde en termes de qualité perçue notamment, cette Spring elle, revient clairement en arrière, au royaume de la rusticité.
Si le dessin de la planche de bord reste moderne, ici, il faut savoir mettre ses sens de côté, notamment le toucher qui nous pousse souvent à juger avant même d’essayer. L'ouïe également d’ailleurs, mais on le verra plus tard.
A tout moment, il faut bien garder en tête que cette voiture, qui propose une autonomie supérieure, s’affiche à grosso-modo 3 000 € de moins que la Twingo Electric. Ce n’est pas rien dans cette gamme de prix.
L’installation à son volant est donc vraiment basique. Ici, pas de réglage de la direction, juste le siège assez basique et assez dur (du fait de cette version business qui a fait le choix d’une sellerie TEP) mais surtout peu large et peu profond. Les rétroviseurs (tout comme les vitres) sont malgré tout électriques (avec des commandes au centre de la planche de bord pour les vitres).
A la fermeture de la portière, un léger vrombissement dû à la résonance de la caisse étonne. Mais on finit pas s’y habituer. Face à nous, on a affaire à une instrumentation digitale, très simple, mais finalement suffisante car le principal est bien là, avec la vitesse, une animation pour suivre sa consommation, et un petit ordinateur de bord qui permet d’afficher la consommation moyenne, le kilométrage partiel et total, des informations que l’on fait défiler à l’ancienne, via une petite molette accessible en passant les mains à travers le volant.
Un minuscule moteur de 45ch. seulement mais vigoureux
La mise en route se passe assez simplement. On tourne la clé à fond, un petit “OK” s’affiche, on se positionne sur D via le sélecteur présent au plancher à la place du levier de vitesse, on retire le frein de parking, et c’est parti. Rapidement, on observe un ressenti vraiment brut. Les suspensions sont assez raides, tout comme les sièges (notamment ici du fait d’une finition Business appelée à être utilisée par des flottes).
La direction se révèle être en revanche très molle et assez peu précise. Par contre, le rayon de braquage est très bon (4,8 mètres) avec un angle de braquage de 38°. Dommage qu’il faille autant tourner le volant pour y parvenir.
La Spring étonne cependant dans la circulation. Car les 33 kW (soit 45 ch.) annoncés pour son moteur, un chiffre que l’on n’a plus vu depuis la R4 chez Renault, ont de quoi inquiéter. Il n’en n’est rien, bien au contraire. Car avec son poids plume de moins d’une tonne, et son couple de 125 Nm disponible immédiatement, la Spring bouge vite. On ne ressent cependant pas l’accélération d’une Zoé R110 ou R135, mais cette Spring démarre au quart de tour jusqu’à 50 / 60 km/h avant que son moteur s’essouffle un peu ensuite. Parfait pour la ville donc.
Un minuscule moteur électrique qui laisse beaucoup de place sous le capot de la Spring
En roulant, le ressenti initial se confirme. Bien que basée sur la plate-forme CMF (ici, dans sa version A), cette Spring est assez dure, brute, sans pour autant être réellement inconfortable. Mais clairement, un long voyage avec fera clairement de la fatigue et ce d’autant plus que son insonorisation est vraiment limitée, laissant ainsi entendre non pas son moteur, mais bien le bruit des pneumatiques sur la chaussée et les bruits d’air.
A noter que son adhérence sous la pluie est loin d’être exceptionnelle, l’ABS ayant tendance à facilement se déclencher. Un état de fait qui n’est certainement pas étranger à ses pneumatiques chinois de marque LINGLONG. La Spring assure cependant du côté de la sécurité notamment grâce à ses 6 airbags et son AFU (Aide au Freinage d’Urgence).
Une Spring très logeable pour sa taille
Bien que dictée par la dure réalité économique, la Spring essaie autant que faire se peut, de ne pas oublier les aspects pratiques. Ainsi, à l’avant elle propose une boîte à gants, d’une très belle capacité, de vides poches sur les portes avants, et d’un petit rangement central. Si les places avant sont bien pourvues, en revanche, pour les deux à l’arrière, il faudra se contenter des deux aumônières présentes au dos des sièges avant. Pas bien grave, on lui pardonne facilement.
De son côté, le coffre s’avère proposer un volume plutôt intéressant de 290 litres soit 270 dm3, bien plus que les 219 dm3 de la Twingo et à peine moins que les 284 dm3 de la Clio, La Sandero avec ses 410 litres reste bien sur imbattable. En outre, il est bien dessiné, permettant d'y loguer facilement 4 ou 5 valises cabines sur la largeur.
Deux finitions, et une version utilitaire à venir
Produite en Chine, la Spring dispose d’une gamme volontairement simplifiée, tandis qu’une version utilitaire dite Cargo, arrivera en 2022, avec un volume utile de 1 100 litres pour un poids de 325 kg.
Ces deux finitions sont la Confort et la Confort Plus,reconnaissable à ses petits artifices oranges. L’écart de 1 100 € est largement comblé par ses équipements supplémentaires, comme la caméra de recul, le système média nav, la roue de secours, et la peinture métallisée. Car si la Spring est une proposition de base, du côté des équipements, l’essentiel est bien avec notamment le régulateur, les feux automatiques, le système multimédia, les vitres (avant et arrière) et rétroviseurs électriques, etc. C’est plus dans le ressenti général, que cette Spring ne fait pas dans le dentelle.
En réalité, une troisième version est proposée, la Business, celle de notre essai, qui est destinée aux flottes ou aux services d’auto-partage comme celui proposé prochainement par Leclerc, celle de notre essai.
Une autonomie supérieure à la Twingo Electric pour la Dacia Spring
Contrairement à la Twingo Électrique qui n’offre qu’une batterie de 22 kWh, la Spring dispose d’une batterie de 27,4 kWh utiles disposée sous la banquette arrière. L’autonomie est donc bien sûr plus importante, et ce, d’autant plus que la Spring est plus légère.
Avec un tel nom, on pourrait penser que la Spring est peu à l’aise en hiver. Mais la Spring dispose bien sûr du chauffage et même de la climatisation en série ! Mais contrairement à une Zoé par exemple, ici, point de PAP (pompe à chaleur). A la place, pour des raisons de coûts évidents, la Spring fait appel à une simple résistance électrique, bien plus énergivore.
Celle-ci fonctionne très bien d’ailleurs pour assurer un confort tout à fait correct. Mais de sorte, lors de notre essai qui s’est déroulé à une température moyenne de 5°, nous n’avons pas cessé de laisser le chauffage allumé. Et comme il ne s’agit pas d’une climatisation régulée, on a peu optimisé sa consommation.
Au final, on se retrouve donc avec une consommation de 18,6 kWh / 100 km nous autorisant une autonomie d’environ 160 km réels contre une autonomie officielle de 230 km en été. Un écart de près de 30% mais qui s’explique d’une part, par une conduite peu économique (sans aller dans le sportif non plus…), et surtout une température extérieure basse.
Cela reste cependant décevant, car avec un poids de moins de 1 tonne, on pouvait espérer mieux tout de même. A noter, que nos versions étant des pré-séries, celles qui seront livrées à l’automne prochain aux futurs clients disposeront d’une récupération de l’énergie au freinage plus importante, permettant donc de disposer d’une meilleure autonomie.
La Twingo de son côté ne peut lutter, avec 180 km en été et seulement 110 en hiver par temps (très) froid.
Pour la recharger, Dacia a choisi la simplicité. Ici, point de charge rapide en 22kW AC comme pour la Zoé, la Spring embarque un chargeur de 6,6 kW. Une charge complète (de 0 à 100%) sur une prise classique, non renforcée se fera en 14h. A noter qu’en option un chargeur dit rapide en 30 kW DC est proposé à 600 €.
A qui est destinée la Dacia Spring ?
Avec son prix plancher, la Spring tape donc fort. Cela se fait cependant bien sur au détriment du confort. Pour autant, la différence de prix avec une Twingo Electric qui propose un tout autre confort et agrément de conduite, reste malgré tout relativement faible pour l'acheteur final, d’autant plus que la Twingo Electric peut se négocier alors que chez Dacia, ce n’est pas le genre de la maison.
La Spring se concentre sur l’essentiel d’une voiture, à savoir se déplacer, seul ou à plusieurs, pour aller d’un point A à un point B, avec son chargement si possible. Et ça, elle le fait parfaitement. Pour autant, la Spring reprend la main avec certains de ses équipements (caméra de recul,etc.) et ce, pour seulement 1 000 € de plus, et surtout son autonomie bien meilleure que la Twingo Electric.
De fait, à qui peut se destiner cette Spring ? Difficile de répondre parfaitement, mais déjà on peut citer ceux qui désirent une seconde voiture qui doit absolument être électrique. Car si le type de motorisation n’avait pas d’importance, à ce prix, à notre goût, il vaudrait mieux se tourner vers une Sandero TCe 90 GPL qui ne coûtera finalement guère plus chère à faire rouler mais qui offrira des prestations toutes autre tout en étant plus polyvalente.
Reste que la Spring peut franchement devenir une très bonne affaire pour ceux qui habitent en île de France ou dans les bouches du Rhône grâce à une prime supplémentaire de 5 000 ou 6 000. Ajoutez à cela, une possible reprise à la conversion de 2 500 € voire de 5 000 € pour les moins aisés et potentiellement une prime ZFE, et cette Spring devient carrément une affaire en or ou même l’affaire du siècle avec un tarif de… 1 280 €.
Certes, cela fait beaucoup de conditions, mais on peut tout de même tabler assez facilement sur un tarif inférieur à 10 000 € à condition de disposer d’une ancienne voiture éligible à la conversion.
Synthèse des aides potentielles pour l'achat de la Spring
Prix achat: 12 403 € (après bonus écologique déduit)
Prime conversion: 2 500 € (ou 5 000 € si RFR < 13 489)
Prime Bouches du Rhône: 5 000 €
ou
Prime Paris: 6 000 €
Prime ZFE (Zones à Faibles Émissions): 1 000 €
- Largeur 1,579 m
- Longueur 3,734 m
- Hauteur 1,516 m
- Poids 970 Kg
- Présentation Octobre 2020
- Commercial. Septembre 2021
- Prix min. indicatif 16 990 €
- Prix max. indicatif 18 490 €
- Type 0cylindres, soupapes
- Cylindrée éxacte 0 cm3
- Puissance44ch.
- Couple 125 Nm à 500 tr/min
- Injection
- Type 0cylindres, soupapes
- Cylindrée éxacte 0 cm3
- Puissance65ch.
- Couple 113 Nm à 500 tr/min
- Injection
Certaines données (couple, régime maxi, puissance, à +/- 5ch) peuvent varier selon la boîte de vitesse, et version du moteur.
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