Les Dacia oubliées: 2000, 500 Lastun
Et oui, Dacia ce n'est pas que la R12 (Dacia 1300 4 portes, berline 5 portes 1320 et 1325, Break,...) et dans une moindre mesure la R8. La marque a tenté d'autres modèles, mais sans réel succès ou volonté politique.
Dacia 2000, la R20 de la police secrète
Suite à l'accord entre Renault et Dacia, si la Dacia 1100 n'est autre qu'une R8 produite à quelques milliers d'exemplaires, la 1310 une R12, et la D6 une Estafette, ce ne sont pas là les seules Renault qui arboreront le logo Dacia au cours du siècle dernier.
Dans les années 80, la Dacia 2000, une R20 fabriquée de nouveau sous licence malgré le désaccord entre les deux constructeurs dans les années 70, sera produite exclusivement pour la "nomenklatura" (la police secrète locale) ainsi que les membres du gouvernement.
Elle tiendra son nom, comme les autres Dacia d'ailleurs, de la cylindrée de sa motorisation, un 2.0l d'origine Renault bien sur. De part sa vocation auprès de la police secrète au service du dictateur, ce ne sera pas vraiment un porte drapeau de la marque.
Toutes les Dacia 2000 arboreront une teinte noire ou bleue.
L'échec de la 500 Lastun
Dans les années 80, alors que la crise du pétrole est dans toutes les têtes, le Ministère de l'Industrie et des Constructions de Voitures reçoit l'ordre de la part du président et dictateur Ceausescu de proposer une petite auto économique pour le trafic urbain, ayant les caractéristiques suivantes : capacité 2+2 personnes (des familles composées de 2 adultes et 2 enfants), vitesse maximum de 70 Km/h, consommation de 3 l / 100 km, et le prix devra être inférieur à la moins chère des Dacia.
Totalement conçue en Roumanie contrairement à toutes les autres Dacia, le choix d'une carrosserie en fibre de verre est validé car il permet d'éviter les problèmes de corrosion et il simplifie la production. Pour le moteur, les décideurs optent pour un petit bi cylindre de 500 cm3 refroidi par air et développant 23 ch. Le cahier des charges sera respecté puisque la vitesse max dépassera les 100 km/h grâce à son poids plume de moins de 600 kg tandis que l'objectif d'une consommation inférieure à 3 l / 100 km sera également atteint sur le papier.
Bien que badgée, ou plutôt rebadgée par Dacia, la 500 n'en est en réalité pas vraiment une, car elle ne sort ni des bureaux d'étude de Dacia, ni des chaînes de production de l'usine de Pitesti, mais à Timisoara dans l'ouest de la Roumanie, au sein de l'usine d'une entreprise locale.
Le premier prototype est réalisé en 1982, mais la commercialisation ne commence qu'à la fin de la décennie en 1989. Elle sera malgré tout un échec cuisant: la qualité très insuffisante et une conception pas du tout adaptée pour une famille moyenne roumaine rendront la vie dure à cette 500 malgré son prix défiant toute concurrence, même celle de Dacia.
Cette fausse Dacia ne restera jamais dans les mémoire roumaines ni dans les dates clés de l'entreprise, avec seulement un peu plus de 6 500 unités commercialisées. Début 1991, la production est stoppée, tandis que l'usine qui la produisait sera fermée.
Crédits photos: inconnu