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1320 & 1325 Liberta

Quand le joujou d'un dictateur devint un symbole de liberté... L'histoire d'une berline voulue par Caesescu, modifiée sur un caprice de sa femme, et qui s'est donné des airs de liberté après la chute du tyran !
1320 & 1325 Liberta
Par le 27/04/2009
Dernière mise à jour le 20/09/2021
Entre 1969 et 1979, Dacia produit la Renault 12 sous le nom de Dacia 1300. Après le retrait de Renault, la marque roumaine continue de faire vivre son modèle au travers de plusieurs restylages, sous le nom de Dacia 1310. Toutefois, le style de la Renault 12 reste toujours bien présent...

La Dacia 1300, la berline du tyran

Le dictateur roumain Nicolae Ceausescu, non content d'imposer son régime totalitaire d'une poigne de fer dans tous les aspects du quotidien, réclame en 1985 à la firme automobile une version nouvelle de sa 1300 en vue de concurrencer les Lada Samara russes. En effet, contrairement à la 1310 qui est une 4 portes à coffre, la Samara s'est mise à l'ère du hayon plus pratique et se retrouve sans concurrence en Roumanie, la seule exception ayant été la Renault 20, brièvement vendue comme Dacia 2000 et réservée aux élites.
 
Dacia 1320

 

La Dacia 1320
 
On raconte que Liberta était déjà le nom officiel du modèle, mais que la mégalomanie du tyran était si forte qu'il fallut de surcroît donner à la nouvelle berline les initiales "CN" afin de rappeler "le fils chéri du peuple" (même si officiellement le sigle signifiait seulement "nouvelle carrosserie"). Ainsi donc serait née la Dacia 1320 CN, une voiture 5 portes développée sur la plateforme éprouvée de la 1310 Phase 2 qui n'est autre qu'une R12, et dotée d'une planche de bord inédite, lancée en 1987. A sa sortie, elle était la plus chère des Dacia.
 
Dacia 1320 CN

 

Dacia 1300 CN Liberta

 

Dacia 1320 habitacle


Trop longue pour l'épouse de Caeusescu

Toutefois, alors même que les chaînes de production sont déjà prêtes, la propre épouse de Caeusescu, Elena, aurait déclaré à son mari : "Plus courte ! Elle est trop longue", obligeant les ingénieurs à plancher sur une nouvelle version. C'est ainsi qu'en 1989, lors du salon automobile local, la 1320 S fut présentée, quasiment identique au modèle de base mais raccourcie comme le souhaitait le couple présidentiel.
 
1320 & 1325 Liberta 0
 
En 1990, après l'exécution du couple Caeusescu et l'avènement de la démocratie en Roumanie, le modèle fut redésigné Dacia 1325, et les initiales du tyran oubliées à jamais pour faire place au vrai nom de la voiture, "Liberta".
 
Dotée d'un moteur 1.4 L développant 62 hp, elle était proposée en version L, TL et TLX selon le niveau de finition. Outre sa longueur, on reconnaît aisément la 1325 à sa vitre de custode et ses feux arrières différents.
 
1320 & 1325 Liberta 1
 
A partir de 1993, en même temps que la 1310, la 1325 s'offre un restyling avec une calandre originale mais fort peu esthétique qu'elle va conserver jusqu'à la fin, et les poignées de portes qui reprennent un aspect plus classique. Outre les variantes TL et TLE, la gamme présente désormais une Liberta GTL, un haut de gamme doté d'un moteur 1.6 L.
 
1320 & 1325 Liberta 2

 

1320 & 1325 Liberta 3

 

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Bien que la Dacia Liberta ait été un assez mauvais véhicule en termes de conception (et notamment du fait qu'elle ait été raccourcie à la hâte par rapport au projet initial), elle fut appréciée par les Roumains en tant que symbole de la nouvelle génération de voitures Dacia. Toutefois, il s'agit plus d'un succès d'estime que d'un réel succès commercial, puisque toutes versions confondues, la Liberta ne se serait vendue qu'à 7 800 exemplaires au total entre 1987 et 1996 !
 
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Le journaliste roumain Rasvan Roceanu a une autre explication à cet échec : "Aucun d'entre nous ne voulait acheter quelque chose conçu en Roumanie ! La Dacia Liberta était si moche qu'elle ne s'est pas vendue du tout, même si, à cette époque, elle représentait la seule alternative à la poussive 1300. Les agriculteurs et les transporteurs préfèraient payer plus d'argent sur les camions et les tracteurs venus de l'étranger, même en occasion, plutôt que d'acheter neufs ceux qui étaient conçus et fabriqués à Brasov ou Bucarest".
 
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La plupart des Dacia 1320 et 1325 ont fini comme taxis, même si un petit nombre s'illustra également en rallyes du Groupe A aux mains de pilotes tels que Ludovic Balint, Constantin "Titi" Aur, Bogdan Marisca ou Eduard Diaconu. Quelques exemplaires furent également exportés, notamment en Grèce.
 
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