Dacia Hipster Concept (2025)

Comment loger quatre personnes et quelques affaires dans une voiture de seulement trois mètres de long ? La réponse de Dacia tient dans ce concept-car baptisé Hipster, à ne pas confondre avec une autre voiture électrique, le Hyundai Inster.

Le Hipster est la réponse de Dacia à l’inflation, ou plutôt, devrait-on dire, à l’explosion des prix (+63 % entre 2001 et 2020, et cela s’accélère ces dernières années) qui sévit dans l’automobile. Outre le prix, le poids – véritable ennemi de la performance et de l’écologie – a, lui aussi, considérablement augmenté malgré les efforts des constructeurs. En cause : les normes qui imposent de nombreux équipements électroniques supplémentaires.

Sauf qu’à force de pousser le bouchon toujours plus loin, une majorité de Français ne peuvent plus s’offrir de voitures neuves. Quant à l’occasion, l’inflation suit la même courbe. Dacia, comme d’autres constructeurs, pousse donc pour que l’Europe valide une nouvelle catégorie de véhicules, à mi-chemin entre une voiture et un quadricycle, et qui pourrait être soumise à moins d’obligations. En contrepartie, ces véhicules devront faire de sérieux compromis en termes de vitesse maximale et de dimensions, limitant ainsi leur utilisation. Cela existe déjà au Japon avec les fameuses « kei-cars », qui doivent se limiter à 3,40 m de long et seulement 1,48 m de large – ce qui leur donne souvent un aspect assez disgracieux, il faut bien l’avouer.

Le Dacia Hipster, un cube à quatre roues

Le Hipster est plus équilibré que les modèles japonais, avec une longueur de 3 mètres, une hauteur de 1,53 mètre et une largeur de 1,55 mètre.

Malgré ces dimensions de puce, il peut accueillir quatre personnes et dispose d’un coffre modulable allant de 70 à 500 litres une fois le dossier de la banquette arrière rabattu. Sa forme cubique, certes absolument pas optimisée pour réduire la consommation, lui permet cependant de maximiser l’espace à bord, tandis que les roues ont été repoussées aux quatre coins.

Le Hipster a été conçu pour réduire les coûts, mais aussi le poids au maximum, en optant pour des solutions simples. Cela se remarque à de nombreux détails. Par exemple, les feux arrière ne sont protégés que par la vitre de coffre (qui court sur toute la largeur), et le dossier des sièges avant est dépouillé.

Pour simplifier la production, une seule couleur, teintée dans la masse, pourrait être proposée, avec seulement trois pièces peintes. Seuls les accessoires pourraient offrir plusieurs couleurs, les clients pouvant ainsi les changer au fil du temps s’ils le souhaitent.

Un intérieur relativement spacieux pour sa taille

À l’intérieur, l’habitacle est fidèle à l’extérieur, avec quelques astuces pour agrandir cet espace. Une vitre placée juste au-dessus du pare-brise apporte un surplus de lumière qui évite de se sentir comme dans une boîte à sardines. Les vitres peuvent bien sûr s’ouvrir, mais plutôt que d’utiliser un mécanisme lourd et coûteux, il suffit, à la manière de l’ancienne R4, de les faire coulisser. Face au conducteur, l’interface est minimaliste : un petit écran numérique de la taille d’un téléphone affiche les informations essentielles (vitesse, rapport engagé, charge).

La partie audio et navigation s’effectue via le téléphone, tandis qu’une enceinte Bluetooth diffuse la musique. Le téléphone sert également de clé de démarrage et d’ouverture.

Bien que les équipements de sécurité soient plus que réduits, il est de nos jours impensable de se passer d’airbags. Le Hipster en intègre donc deux. Nous avons pu nous installer à son volant et constater que la position de conduite est plutôt confortable, même si l’on mesure près de 1,80 m. Certes, les genoux peuvent cogner ici ou là lors de l’installation, mais cela reste parfaitement acceptable.

Une petite batterie et un petit moteur électrique

Côté moteur et autonomie, Dacia n’a rien communiqué. Mais grâce à son poids plume d’environ 800 kg, nul besoin d’une grande puissance. D’autant que la vitesse serait probablement limitée à approximativement 90 km/h. Après avoir discuté avec les responsables de Dacia, une autonomie de 120 à 150 km serait largement suffisante pour l’usage des clients. Grâce à un moteur peu gourmand, la batterie, de type LFP, se limiterait ainsi à près de 15 kWh.

Et… quel prix ?

Le Hipster n’en est encore qu’au stade de concept. Mais Dacia est tout de même assez avancé sur ce projet et a surtout une idée en tête : le proposer en série.

Cependant, il faudra pour cela que l’Europe valide ce nouveau type de véhicule et accepte de ne pas y appliquer les mêmes normes que pour les voitures classiques, sans quoi ce projet sera mort-né. En admettant que l’Europe donne son feu vert, quel pourrait être le prix d’un tel modèle, sachant que la future Twingo et la Volkswagen ID.1 devraient débuter aux alentours de 20 000 €, et que la Twingo de Dacia ne pourrait pas dépasser 18 000 € ? Chez Dacia, on avance qu’un prix moyen de 15 000 € serait bien positionné. Cela nous semble toutefois élevé, eu égard aux compromis à accepter.

Quoi qu’il en soit, nous n’en sommes pas encore là : le temps passera, même si le constructeur nous a indiqué pouvoir commercialiser un tel modèle en environ 24 mois. Assurément, le plus long sera d’attendre la décision de l’Europe.